Vigneron aristocratique [Bordeaux]

Le baron de La Brède et de Montesquieu (Charles-Louis de Secondat, 1689-1755) avait à peine 24 ans lorsqu’il acquit son indépendance financière, ce qui lui permit de penser et d’écrire en toute indépendance. Cette situation financière très prisée, il la devait surtout à l’héritage du patrimoine immobilier de son père en 1713 ainsi qu’à la fortune que fit son oncle en 1716.

Aristocrate libéral modéré, Montesquieu avait étudié le droit à Bordeaux et Paris avant de se consacrer à la littérature et à la science. De sa plume ont jailli des chefs-œuvres de critique sociale, de philosophie politique et même des ouvrages scientifiques. Pensons aux Lettres Persanes, à L’Esprit des lois… Il fut également président du parlement de Bordeaux.

L’homme possédait 1.400 ha de vignobles, notamment dans le domaine du château proprement dit. L’une des réflexions majeures de Montesquieu était que « la consommation de vin progressait dans le monde et que ce serait un sacrilège de ne pas saisir les opportunités qu’offraient les vignes de Bordeaux ».

Aujourd’hui encore, le château est entouré de vignobles, qui sont exploités par un vigneron indépendant. On peut contempler les vignes de loin ou frapper à la porte du vigneron pour obtenir de plus amples détails. Même le château, avec ses pièces aménagées dans un esprit d’authenticité, mérite la visite. Menacée par l’humidité, la collection de livres de l’écrivain philosophe fut heureusement mise en sécurité dans la bibliothèque municipale de Bordeaux.